5 injonctions à réguler !

28 octobre 2021

Coaching

Les drivers : 5 freins à lever pour s’épanouir !

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Vouloir à tout prix y arriver seul, avoir du mal à prendre une décision, prendre sur soi pour préserver l’harmonie, fuir les conflits… Nos actions sont très souvent guidées par des croyances qui ont contribué à nous construire lors de notre enfance. Ce sont des messages contraignants dont on peut difficilement se soustraire mais qui ont également leur utilité : les drivers.

Stress, épuisement, difficultés relationnelles… ces maux peuvent être connectés à des injonctions intérieures qui nous viennent de l’enfance et qui nous poussent à adopter tel ou tel comportement. Afin de nous épanouir, il est important d’identifier « ces petites voix » et de les comprendre pour apprendre à mieux vivre avec.

Les drivers, quésaco ?

L’Américain Taibi Kahler (né en 1943), docteur en psychologie et spécialiste de l’Analyse Transactionnelle, a travaillé sur les « mini-scénarios de vie » qui opèrent généralement à notre insu et orientent une grande partie de nos réactions. Ses travaux de recherche l’ont amené à développer le modèle de la Process Com (Process communication management) ainsi que la théorie des « 5 Drivers » (ou « messages contraignants »).

Les drivers sont des messages construits dès l’enfance en réponse aux injonctions parentales. Enfant, on se conforme à ce que l’on attend de nous pour avoir un retour, une reconnaissance, qu’elle soit positive ou négative. Chacun d’entre nous découvre très tôt que s’il ne reçoit pas des marques d’attention positives (ou pas suffisamment à son goût), il est préférable d’en obtenir des négatives plutôt que d’être ignoré !

Adultes, les drivers influencent profondément notre façon de nous comporter et de nous organiser, notamment en cas de stress. Seulement, ces consignes perdurent en nous et nous font entrer dans un mode « Pilote automatique ».  Il peut alors être intéressant d’en prendre conscience pour les remettre en question.

Les 5 drivers – Avantages et inconvénients

Nous allons le voir, les drivers sont formulés comme des injonctions ou des slogans et contiennent chacun des points positifs et négatifs. Il est bon d’en prendre conscience pour en cultiver les avantages et s’affranchir des inconvénients.

Sois parfait

Cette injonction peut s’être exprimée via des reproches comme : « ne dépasse pas en coloriant », « tu dois faire mieux ». Via des félicitations comme « Bravo, c’est parfait ! ». Ou encore via un travail d’interprétation fait par un enfant qui observe un parent obnubilé par la perfection.

Différentes qualités sont associées à ce driver comme la persévérance, la rigueur et l’engagement. La personne qui agit dans le but (conscient ou non) d’être parfaite a le gout du travail bien fait et est souvent jugée digne de confiance.

Mais le risque est de ne plus retenir que les défauts, d’oublier ce qui va bien et d’être toujours insatisfait. « Ce qui n’est pas idéal est forcément décevant » peut-on se dire. La peur du jugement des autres ou de soi-même peut nous pousser à procrastiner, le temps de trouver la solution idéale. L’envie d’être précis, de trouver le mot juste peut nous faire perdre toute spontanéité et compliquer inutilement notre expression. Trop de rigueur et d’exigence envers soi ou les autres peut nous empêcher de déléguer, d’agir avec humour, au risque de devenir « exichiant » !

Fais plaisir

Cette consigne peut s’être exprimée via des règles comme « Tu dois prendre soin de tes frères et sœurs » ou « Prête tes jouets ! » ou lors de l’observation d’un parent qui aide les autres.

C’est la meilleure façon de devenir altruiste, de savoir écouter et de développer son empathie. Les personnes répondant à ce driver sont généralement souriantes, conciliantes et serviables.

Une certaine forme de sacrifice individuel s’exprime ici. Un inconvénient peut être de sur-adapter son comportement aux attentes des autres et aux détriments de ses propres besoins. On cherche à satisfaire un besoin de reconnaissance sans limite qui peut nous laisser penser que les autres sont ingrats ou ne remercient jamais assez. Il est aussi courant que ce driver nous empêche de dire non, nous pousse à rechercher systématiquement l’approbation des autres et donc nous empêche de nous affirmer.

Sois fort

L’origine de ce driver peut remonter à des exigences comme « Ne pleure pas, tu n’es plus un bébé », « sois courageux », « d’autres sont plus malheureux que toi », « la vie est dure et c’est comme ça ».

Pour répondre à ce message, nous cherchons à être solide, indépendant, résilient, à contrôler ou dominer, à avoir les épaules larges. Cela aide à développer un certain leadership naturel, à être un winner quoi !

Néanmoins, la personne peut considérer ici que l’expression de sentiment est un signe de faiblesse, ce qui peut entrainer des comportements typiques de : déni d’émotions, somatisation, psychorigidité, intolérance. Le « sois fort » veut toujours prouver qu’il est le plus fort et refuse de faire appel aux autres et à leurs ressources, ce qui peut l’isoler, le rendre conflictuel.

Fais des efforts

L’origine de ce driver peut remonter à des parcours de vie difficiles ou à des croyances partagées comme « On n’a jamais rien sans rien », « si c’est trop facile, c’est louche », « l’important, c’est de participer ».

Les avantages de ce driver sont de nous rendre persévérants, endurants, tenaces, de nous donner à fond, de fournir une grande quantité de travail.

Mais l’énergie est parfois mal investie, on en fait trop ou on ne fait pas ce qu’il faut pour atteindre notre objectif puisque nous sommes détachés du résultat. La vie en devient dure, tout est effort, tout est pénible, long et harassant. On ne profite plus des plaisirs simples. J’ai plusieurs fois entendu en séance : « ce que j’ai réussi est facile donc n’a pas de valeur », à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire en quelque sorte. On se fatigue à la tâche, on complexifie tout, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Dépêche-toi

Combien de fois, enfants, avons-nous entendu : « Allez, dépêche-toi, on n’a pas le temps, ne traîne pas, tu dois aller plus vite ! ».

Cela peut nous aider à nous rendre dynamiques, nous permet de réagir vite, avec spontanéité, nous donne la capacité à agir et à prendre des décisions rapidement.

Mais, avec la précipitation, nous perdons en qualité, nous sommes agités, risquons d’être en surcharge, fatigués. Nous voulons tout faire avec le peu de temps imparti. Ce qui rend impatient, augmente le stress et la mauvaise humeur ! On en devient intolérant à la « lenteur » des autres. On confond vitesse et précipitation et l’on risque de faire les choses mal ou à moitié, sans prendre le temps de réfléchir et de mettre la charrue avant les bœufs !

Se donner des permissions pour s’épanouir

L’utilisation de drivers ne visent pas à mettre les gens dans des cases. Il s’agit de prendre conscience que certaines attitudes réflexes peuvent être exacerbées en situation de stress. Ces messages contraignants ne sont ni bons ni mauvais. Ils sont à la fois des atouts et des handicaps potentiels. Il ne s’agit pas de les jeter car ils nous servent à vivre en société ! Il s’agit de vivre mieux AVEC ses drivers, et pour cela de débrancher le pilote automatique un instant pour construire un ensemble de permissions.

Ainsi, dès le moment où nous identifions et comprenons nos drivers, nous pouvons les utiliser plutôt que d’être pilotés par eux si nous nous en donnons la permission. Il sera question d’émettre un nouveau message afin de « reprogrammer » l’inconscient. Par exemple, « Sois parfait » deviendra « Tu as le droit de faire des erreurs », « Sois comme tu es. ». « Fais plaisir » deviendra « Fais-toi plaisir », « écoute-toi », « exprime tes émotions ». « Sois fort » deviendra « Prends conscience de tes forces et de tes faiblesses et ne les cache pas », « n’hésite pas à demander de l’aide », « on apprend tous les jours » …

Lors de son accompagnement, un coach professionnel peut travailler avec son client à identifier le ou les driver(s) dominant(s) chez lui pour en comprendre les atouts et les faiblesses. Lorsque l’objet du coaching amène à remarquer le poids excessif d’un ou plusieurs drivers, le coach veille à aider son client à se construire petit à petit des espaces de permissions, pour développer son autonomie par rapport aux prescriptions concernées. Dans certains cas, cet outil permet de lever des freins ou de renforcer la motivation pour atteindre un objectif.

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